nhtpirate
Malle aux Trésors
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 |  Sujet: Re: Blackstar Sam 7 Sep 2019 - 11:49 | |
| Après en avoir entendu parler sur FB, je me suis procuré le livre DIECI ANNI NEL PAESE DELLE MERAVIGLIE, écrit par l’ancien responsable de la communication publicitaire de la GIG de 1976 à 1986. Il explique l’histoire du jouets et son d’impact direct sur les enfants de l’époque.  Mon conjoint, qui adore Blackstar, a traduit du mieux qu'il a pu les pages dédiées. Je vous en fais profiter.  - Kissfan a écrit:
Blackstar était une gamme de figurines articulées datée de 1983, basée sur le dessin-animé du même nom et produite par la société californienne Galoob. La gamme Blackstar a été lancée en Italie par GIG en 1983, dans le sillage du succès de Musclor et les Maîtres de l’Univers. Cependant, d’un point de vue chronologique, la gamme Blackstar peut être considérée à plusieurs égards comme précurseur (ou au moins un brouillon) des Maîtres de l’Univers qui bénéficiaient de davantage de popularité. En effet, le dessin-animé de Blackstar fut diffusé aux États-Unis dès 1981, mais il n’obtint pas beaucoup de succès. La série ne comptait que 13 épisodes, produits par Filmation et Lou Scheimer. Malgré l’échec de la série Blackstar, Scheimer et ses associés n’ont pas abandonné et se sont immédiatement mis au travail sur un autre projet similaire, basé sur le changement de couleur de la peau et des cheveux de John Blackstar pour le transformer en blond et invincible Musclor.
Le nouveau dessin-animé, Musclor et les Maîtres de l’Univers, produit en 1983, conquit cette fois le jeune public et devint rapidement un dessin-animé culte et un pilier de l’animation des années 80. Ce nouveau dessin-animé allait également appuyer une gamme de jouets produite et lancée par Mattel, qui remportait un grand succès sur les différents marchés mondiaux. Galoob s’efforce alors d’exploiter le succès de Mattel en réalisant en 1983 les figurines articulées du dessin-animé précédent, Blackstar. La première vague de jouets Blackstar est produite en 1983, suivie par deux autres vagues, en 1984 et 1985. Cette nouvelle ligne de jouets était fondamentalement très similaire à celle des Maîtres de l’Univers, les concepteurs du dessin-animé étant les mêmes.
En Italie, en constatant l’excellent résultat du dessin-animé et des jouets des Maîtres de l’Univers, GIG décida en 1983 d’importer les jouets Blackstar de la firme Galoob, bien qu’au final toutes les références ne furent pas distribuées en Italie. Bien que les jouets Blackstar produits soient qualitativement inférieurs à ceux de leurs "cousins" de Mattel, en Italie, la gamme Blackstar, a quand même rencontré un certain succès sur le marché du jouet, cette gamme parvenant presque à s’intégrer avec l’univers de Musclor et des Maîtres de l’Univers (il n’était pas rare que les enfants possédaient des jouets de chaque gamme et les faisaient interagir entre eux).
Le personnage principal, John Blackstar, était un astronaute terrien. Lors d’un voyage interstellaire, il fut attiré par un trou noir et, son vaisseau en panne, il tentait un atterrissage d’urgence sur la planète Sagar. Le petit peuple des Trobbits allait lui remettre une puissante épée magique pour combattre, avec l'aide d’autres compagnons (dont Mara la Sorcière), le cruel tyran Overlord. John Blackstar possédait une forte ressemblance avec son plus célèbre "cousin", Musclor, en dehors de la couleur des cheveux et du teint (dans l’histoire originale, John Blackstar avait des origines d’indien d’Amérique). Bien que la gamme Blackstar fût un bon produit, réalisé avec soin, et comptait des personnages intéressants aussi bien parmi les rangs des méchants que parmi ceux des gentils, elle avait le défaut d’être souvent considérée par les enfants comme la copie sous forme de "série B" des célèbres Maîtres de l’Univers, dont elle souffrait toujours du succès. Bien qu’ils soient nés avant les Maîtres de l’Univers eux-mêmes, cette comparaison malheureuse faisait que les jouets Blackstar pouvaient être parfois interprétés comme un succédané, une sorte de sous-produit. Une impression qui, à la longue, fit que cette gamme de jouets n’obtint pas une popularité durable contrairement à d’autres produits GIG. Cependant, nous avons vu que les jouets Blackstar avaient quand même connu leur moment de gloire. À cette époque, certaines chaînes privées (comme Euro TV et la jeune Retequattro) ont diffusé les quelques épisodes du dessin-animé original, ce qui a favorisé l’identification des jouets auprès du jeune public. Trois spots publicitaires ont été réalisés en 1983 pour la gamme Blackstar, presque entièrement par des amis du Studio K en collaboration avec Phasar, qui s’occupe de ses textes. Le premier spot, de 60 secondes, fut une véritable et longue présentation de la série animée et de la gamme de figurines articulées qui lui était associée, et se composait principalement de séquences du dessin-animé en langue originale, intercalées par les images des produits emballés. « GIG présente Blackstar! » Ainsi débute la voix-off dans le premier long spot, sur l’image du protagoniste. « De la fantastique, nouvelle, passionnante série TV américaine, Blackstar! Défenseur suprême de la liberté avec son épée stellaire phosphorescente.»
Après la présentation de tous les co-protagonistes (amis et ennemis inclus), le spot se terminait par l’annonce de la diffusion du dessin animé sur l’un des nouveaux réseaux privés de l’époque, Retequattro. « GIG a pour vous les personnages de cette fascinante aventure. Et depuis Septembre Blackstar toutes les semaines, avec des épisodes fantastiques du dessin-animé, naturellement sur Retequattro. Blackstar, bien sûr ! Signé GIG".
Les deux autres spots, de 30 secondes, pratiquement identiques entre eux, allaient au contraire présenter individuellement les personnages de la gamme de jouets, avec toujours en arrière-plan des mêmes scènes du dessin-animé. Un véritable tour d’horizon des noms des personnages les uns après les autres, peu créatif, mais avec beaucoup d’intéraction avec le dessin animé, comme chaque fois que nous travaillions sur un produit qui avait déjà derrière lui une histoire bien définie et des personnages déjà caractérisés. Dans ces cas, l’agence ne pouvait que présenter au mieux ce qu’était le produit, sans beaucoup d'originalité fantaisiste.
Pour le numéro 1456 du Journal de Mickey, nous avons préparé une double page d’une grande puissance visuelle pour présenter l'ensemble de la gamme Blackstar.
La toile de fond de la prise de vue, réalisée sur la base d'un croquis détaillé de nos illustrateurs, est le fruit du travail du photographe Renzo Ulivi, avec lequel à cette époque nous réalisions trois productions photographiques par jour pour trois clients différents.
Dans la séance photo, sous le titre italien « Gli Stragnoli e glie eroi » : "Les méchants et les héros", tous les personnages ont été immortalisés : de Blackstar, le terrien, aux côtés de son alliée Mara la Sorcière, aux petits Trobbits (je me demande ce que Tolkien en aurait pensé), en passant par le maléfique Overlord avec tous ses monstrueux affidés (Neptul, Kadray, Palace Guard et Gargo) et quelques Aliens démons.
Le texte de la page publicitaire les décrit ainsi : « Blackstar, dans une bataille passionnante, défend la Terre, avec Mara à ses côtés, et ses intelligents alliés, les petits Trobbits. Voici la lutte acharnée de nos héros contre les êtres malfaisants, menés par Overlord, sorcier invincible, seigneur du Palais des Glaces ».
Observez comment le texte mentionne la défense de la planète Terre, alors que nous savons que dans le dessin-animé homonyme, John Blackstar combattait sur la planète Sagar. La référence à notre planète est une requête de la direction de GIG pour simplifier la "lecture" du produit et ne pas trop l’affilier au dessin-animé (que tous les lecteurs du journal de Mickey n'auraient pas pu voir) : se référer à notre planète nous a permis, pour ainsi dire, de nous en tirer sans nous aventurer dans des descriptions trop détaillées.
Et le curieux terme italien "Stragnoli" utilisé sur la publicité originale pour désigner les méchants ?
Ce surnom extravagant des méchants n'était rien de plus qu'une légèreté causée par la hâte (malheureusement) habituelle avec laquelle nous travaillions pour GIG à l'époque.Gianfranco Aldo Horvat nous avait en effet demandé de trouver un nom efficace, mais ironique et sympathique, pour la bande des méchants, qui non seulement serait bien mémorisé par les enfants mais permettrait également d'alléger l'aspect violent des jouets, même aux yeux des parents. On se souvient, en effet, comme déjà mentionné, que les lecteurs du journal de Mickey étaient bien répartis entre enfants et adultes.
J'ai été impressionné par la balle magique « Robapazza che strumpallazza », qui avait eu un succès si fulgurant deux ans auparavant dans les magasins de jouets, et Gianfranco Aldo Horvat voulait aller dans la même direction, c'est-à-dire trouver pour Overlord & Compagnie un surnom étrange et drôle, pour regrouper sous une seule référence beaucoup de méchants qui portaient des noms avec une consonance peut-être trop abrupte (Neptul, Kadray, Palace Guard ...). Mais ce n'était pas censé être le nom des méchants, juste un surnom pour les identifier.
Alors que s'est-il passé ? Il y avait déjà eu tellement de jouets GIG à passer sous nos yeux jusqu'alors, et beaucoup étaient vraiment étranges, mais quand nous sommes arrivés aux méchants de Blackstar, c'était l'apothéose de l'étrangeté. Inspiré par cette caractéristique, et pris par l’urgence de finaliser la publicité dans les temps prohibitifs habituels, j’ai spontanément utilisé le terme "stragnolo" (qui signifie littéralement « étrange », « bizarre ») sans trop y penser. Une proposition qui, heureusement, a immédiatement séduit le client, mais qui en même temps a attiré l’ironie de mes collaborateurs.
Pendant quelques jours, le mot italien "stragnolo" commença à être utilisé au sein de l'agence dans le langage courant, comme une blague récurrente, un peu "comme le langage des Schtroumpfs : "Passe-moi ce « stragnolo » ? ", " Aujourd'hui tu es tellement « stragnolo », " C'est tellement « stragnolo » ! "et de telles absurdités. Or, si, après tout, le nom « Stragnoli » pouvait être considéré comme drôle, il rappelait, en bien ou mal, l'"étrangeté" et, en tout cas, unissait les méchants sous une même bannière (comme on nous l'avait demandé). Il est vrai aussi, je l'avoue, que ce n'était pas d'une créativité remarquable.
Ce n'est peut-être pas un hasard si cette expression n'a jamais été popularisée, et ce durablement, à travers le merchandising, puisque dans le blister des figurines (sans parler des publicités télévisées) il n'y en a aucune trace, et le terme n'a plus jamais été utilisé. Bref, ce n'est ni plus ni moins qu'une des astuces impromptues habituelles qui permettent aux publicitaires de solutionner un problème occasionnel avec le client, mais qui ne sont plus réutilisées, car elles sont définitivement oubliées. Rétrospectivement, je n'utiliserais pas ce terme. Mais maintenant, c'est trop tard.
Et, là encore, vous savez maintenant qui en est responsable !
Grâce essentiellement à la campagne publicitaire sur les réseaux télévisuels privés, ainsi que dans les pages les pages du journal de Mickey et grâce aux dessins-animés diffusés à la télévision, nous avons déjà vu comment les jouets Blackstar ont su, pendant un certain temps, trouver leur public et enregistrer des ventes à succès, assimilés auprès des petits acheteurs à leurs "cousins" célèbres de chez Mattel.
Malgré le handicap initial que représentaient pour elle les Maîtres de l'Univers, la gamme Blackstar a quand même réussi à se tailler une part de marché honorable, même si elle n'a pas bénéficié d'une durée de vie aussi longue. Après tout, la société GIG était toujours synonyme de qualité à cette époque, même lorsqu’il s’agissait de succédanés. |
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