La Triforce est de retour ! En effet, la saga Zelda, série légendaire s'il en est, compte un nouveau né, j'ai nommé Zelda Skyward Sword, sorti sur Wii fin 2011. Néophytes et grands fans, empoignez votre Wiimote et entrez dans la légende !
Le village dans les nuages
Vous incarnez Link, comme toujours, qui coule des jours heureux à Célesbourg, îlot perché au dessus des nuages. Apprenti à l'école de chevalerie, vous êtes ami depuis votre plus tendre enfance avec Zelda, princesse de ce royaume céleste. Après avoir remporté la chevauchée céleste, vous savourez votre instant de gloire sur le dos de votre célestrier (oiseau géant et moyen de transport fort utile) avec Zelda en espérant vivre tranquillement encore longtemps. C'est sans compter sur Zelda qui, une fois de plus, a décidé de disparaître sous vos yeux. Une tempête se lève, Zelda est désarçonnée et passe sous les nuages, alors que peu savent ce qui se passe dessous. Vous êtes donc désigné d'office pour aller la secourir. Commence alors votre voyage épique.
Link, ou le héros multifonction
Epique, oui c'est le mot : une bonne cinquantaine d'heures pour finir la quête principale et environ 10 de plus pour achever les quêtes annexes, voilà ce qui vous attend. Mais rassurez-vous, vous ne serez pas seul, non ! En effet, à la manière de Don Quichotte et de son fidèle Sancho Panza, vous aurez un compagnon, ou plutôt une compagne de route. Celle-ci répond au nom de Fay, sorte d'entité bleue assez indescriptible. Par ailleurs, même si elle reste en permanence dans la garde de votre épée, ne comptez que sur vous pour vous sortir des galères, car l'utilité n'est pas son fort. Vous balancer des pourcentages, vous redire ce que vous savez déjà en le reformulant, (bah oui, des fois qu'on serait trop bête pour comprendre ce qu'on nous dit...) voilà à peu près l'étendue de ses capacités... Ah non ! Elle peut aussi vous indiquer comment venir à bout d'un boss récalcitrant... mais seulement une fois que vous serez mort !
Heureusement, notre héros est beaucoup plus compétent. Courir, grimper, creuser, ramper, naviguer, plonger, nager, jouer de la musique, détecter, s'agripper, se balancer, viser, tirer, souffler, pousser, sauter dans le vide...Jamais le mot « couteau suisse » n'aura aussi bien collé à la peau de Link, et jamais votre arsenal n'aura été aussi complet. Si complet que vous aurez la possibilité de passer par la consigne du marché couvert de votre bourgade natale afin d'y déposer les objets qui n'entreraient pas dans votre sac. Parmi les originalités, on trouve un scarabée que vous pouvez diriger et qui vous aidera à atteindre des zones a priori inaccessibles, ou une jarre magique, qui vous permettra de déplacer sable et autres matières friables pour vous frayer un chemin ou pour trouver rubis et autres trésors. Pour contrer les forces du mal, vous serez même amenés à pousser la chansonnette. Fay sera aux choeurs, et vous à la lyre, qui vous permettra de localiser les points de départ des épreuves (phases de jeu dont on reparlera un peu plus tard). Rassurez-vous puristes, bombes, lance-pierres et arc seront aussi de la partie. Les possibilités sont multiples pour chaque énigme rencontrée, et le large éventail d'accessoires vous donnera une impression de liberté constante.
L'avancée dans le jeu se fera elle de façon « classique » : on déambulera de donjons en temples (assez nombreux et variés), dans lesquels on fera chauffer nos méninges pour résoudre toutes les énigmes et éviter tous les pièges qui se présenteront à nous. Entre portes à faire tourner de l'oeil et puzzles à décoder pour atteindre le boss, les obstacles à franchir seront légion. Concernant le combat au corps à corps, là, c'est une autre histoire...
Apprendre à manier la Wiimote tu devras....
Eh oui, les combats à l'épée en mode bourrin où on martèle son bouton pour être sûr de massacrer l'ennemi, c'est fini ! Rigueur et précision sont désormais de mise. Vous devrez en effet manier la Wiimote comme votre propre épée et frapper de sorte à atteindre le point faible de l'assaillant. De haut en bas, de droite à gauche, en diagonale ou avec un coup d'estoc, vous devrez être attentif pour savoir où et quand frapper. C'est à ce prix que vous deviendrez un vrai héros. Mais votre console ne l'entendra pas toujours de cette oreille, et mettra parfois vos nerfs à rude épreuve ! Le capteur est effectivement quelquefois imprécis, et un mouvement fait de haut en bas sera effectué de bas en haut par Link à l'écran. Certains moments vous demanderont donc de la patience et il faut éviter les mouvements d'énervement dans tous les sens si l'on veut venir à bout de ses ennemis et de certains boss.
Ces quelques petits caprices de Wiimote mis à part, la jouabilité est quasi parfaite le reste du temps. Vous déplacez Link à l'aide du Nunchuk, et celui-ci servira également à lever son bouclier ou à activer la fonction « détection » de Fay par exemple. Le reste des actions, que ce soit pour diriger Link ou pour changer d'équipement, se fera à l'aide de la Wiimote. La petite télécommande est donc très bien exploitée, chaque bouton ayant une voire plusieurs fonctions. Le bouton A sera le bouton de nombreuses interactions avec l'environnement (ramasser un objet, parler à quelqu'un...), le bouton – vous permettra de piocher dans votre sacoche d'aventurier, le 2 d'accéder à votre inventaire, etc... Mais pas de panique, chacune de ces fonctions sera détaillée lors de votre première visite à Célesbourg. Pour quelqu'un qui, comme moi, est habitué à une manette « traditionnelle », diriger son personnage avec cette drôle de télécommande peut au départ paraître étrange. Pourtant, on est très bien guidé, et la prise en main se fait assez facilement. De plus, s'il vous vient un trou de mémoire, les raccourcis de chacune de vos actions vous seront rappelés quand il faudra, et vous pourrez voir à quoi correspond chaque bouton de la télécommande sur un schéma qui sera en permanence sur le côté de votre écran de jeu. Si vous êtes un pro de la Wiimote, vous pourrez décider de le simplifier ou même de l'effacer via le menu des options.
Une fois que vous vous serez familiarisé avec toutes vos actions et tous les objets que vous obtiendrez tout au long de l'aventure (ce qui se fait très vite, même pour un non initié à la série des Zelda), votre jeu sera d'une fluidité impressionnante. Une réalisation sublime, des animations très bien huilées, des graphismes somptueux... Les qualités ne manquent pas, et l'immersion dans le monde magique de Zelda est totale, comme à chaque fois. Les décors riches, colorés, variés et réalistes y sont sûrement pour quelque chose. Bien qu'il n'y ait que 3 environnements dominants (la forêt, le volcan et le désert), on va de surprise en surprise et on ne s'ennuie jamais. La narration est, elle aussi, très bien pensée, et nous tient en haleine d'un bout à l'autre du jeu. Vous l'aurez compris, cette aventure de notre héros aux oreilles pointues est l'une des plus complètes que le jeu vidéo ait eu à nous offrir jusqu'à aujourd'hui...
Une aventure incroyablement riche
Qu'il s'agisse ou non de nouveautés par rapport aux précédents titres, les possibilités que nous offrent ce jeu et son gameplay sont assez époustouflantes. Jamais on a l'impression de faire 2 fois la même chose tant les phases de jeu sont différentes. Eviter des gardiens pour récupérer des larmes de déesse lors d'épreuves stressantes ou réunir des notes de musique éparpillées pour reconstituer une partition, nombreux sont les défis qui vous attendent et vous donneront l'impression d'un jeu dans le jeu. Pour les amateurs de chasse au trésor, on se penchera sur les quêtes des cristaux de gratitude et des cubes de la déesse. La première consistera à aider un de vos concitoyens à redevenir humain en récoltant des cristaux, et pour ce faire il faudra aider vos autres concitoyens et remplir des petites missions (c'est bon, vous suivez ?!); quant à la seconde, vous devrez explorer tous les recoins de tous les endroits visités pour retrouver et renvoyer dans le ciel des cubes déposés sur terre par la Déesse elle-même, chacun correspondant à un coffre secret. Et je ne parle même pas de le fameuse quête des quarts de coeur qui viendra encore enrichir tout ça. Autre richesse et plaisir du jeu, les PNJ. Qu'ils soient déjà connus ou totalement inédits, il existe à peu près autant de personnalités différentes que de personnages rencontrés. Des attendrissants Tikwis à l'exaspérant Hergo, en passant par les amusants Mogmas, chacun aura un rôle à jouer et sera source d'informations ou d'aventures, mais surtout source d'une plaisante expérience de jeu. Il en est de même pour les ennemis. Chacun demande un soin particulier quant au choix de l'arme du crime (oui, c'est barbare, et alors ?! La vie de la princesse est en jeu !). Un coup d'épée bien placé, une flèche tirée à distance, ou une bombe déposée stratégiquement, les combinaisons d'exécution ne manquent pas.
Pour vous aider à faire face aux plus costauds, vous aurez la possibilité de changer régulièrement d'équipement ou d'améliorer celui-ci au marché couvert de Célesbourg. Pour ce faire, il faudra une fois de plus jouer aux explorateurs pour trouver des objets qui serviront à l'armurier qui renforcera votre équipement. Vous pourrez aussi partir à la chasse aux insectes, qui eux serviront à améliorer vos potions. Vous voyez, la sensation de liberté dans vos mouvements est omniprésente. On a presque l'impression que notre Link pourrait tout faire, même du troc d'objets ou d'insectes.... Ah mais, ça aussi il le fait ! Ce qu'il y a de bien, c'est que tout le monde trouve son compte dans ce titre, connaisseur ou pas du monde d'Hyrule. Bref, il ne suffirait pas d'un seul test pour évoquer tous les plaisirs que peut nous offrir ce soft si complet.
Seul petit point noir à mon sens (il faut bien qu'il y en ait un quand même), le grand méchant du jeu, Ghirahim. Coupe au carré avec raie sur le côté, fringues passablement bizarres et le charisme d'une huître, cet ennemi semble resté coincé dans les années 80 (ce n'est pas toujours mauvais, mais là, ça l'est...).
Bien que son comportement soit souvent suspect, il n'a pas l'étoffe d'un Ganondorf qui lui, fait froid dans le dos. C'est vrai, il est difficile de l'égaler me direz-vous, mais quand même... Heureusement, son maître, l'avatar du néant, est lui bien plus imposant. Remplissant parfaitement sa fonction d'incarnation du mal, il pourrait très bien être l'enfant illégitime de Blanka et Akuma de Street fighter avec sa face de démon et sa crinière de feu.
Dernier point,et non des moindres, la musique. Je vais être rapide et concise, l'environnement musical de ce jeu est parfait. On retrouve toutes les mélodies que l'on aime et qui nous donnent des frissons, et les mélodies inédites sont tout aussi sublimes. Si l'on sait que la musique y est pour beaucoup dans la réussite d'un jeu vidéo, celui-ci ne déroge pas à la règle.
Note finale : 18/20
Si je ne mets pas la note maximale à ce titre, c'est uniquement pour 2 raisons.
-Ghirahim, qui, à mon goût, n'est pas un ennemi suffisamment charismatique pour faire partie des ennemis légendaires de la saga.
-Même s'il est un jeu exceptionnel, il ne détrône pas Ocarina of time, titre qui reste (et restera longtemps je pense) le meilleur Zelda de tous les temps à mes yeux. Mais ça, c'est purement personnel...
A part ça, je ne vois aucune raison de se priver de ce jeu déjà culte ! Fans de la première heure ou pas du tout, allez-y les yeux fermés, vous ne le regretterez pas ! (Sauf si vous êtes allergique aux jeux d'action aventure, alors là, je ne peux plus rien pour vous !)
Sujet: The legend of Zelda : Skyward Sword 
